De la réforme des cantons à l'évaporation démocratique
Nous avons vu le peu de démarche démocratique dans le processus de réforme territoriale. Bruxelles le réclame alors on ne peut tolérer un non populaire trop longtemps. Il faut être prêt pour le moment où l'Union européenne voudra enfin fusionner en un grand et beau pays fédéral. C'est en tout cas leur quête, leur inaccessible étoile. Et pour se défaire de l'avis du peuple et parvenir aux différentes réformes territoriales, on enlève l'obligation de référendum, puis on change les frontières des régions, et celles des cantons sans aucune consultation référendaire. Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin, on change également le mode électoral des cantons, devenu élections départementales. Les métropoles ? On ne se pose même pas la question, on les crée par
De la taille des cantons
Le nombre de canton a été approximativement divisé par deux. Si l'on pouvait auparavant trouver des cantons de petites tailles, ce minimum a été rehaussé en fonction du nombre d'habitant ce qui engendre en zone rurale des cantons plus vastes géographiquement pour atteindre ce minimum. Les cantons des zones urbaines, quant à eux, ne bougent que très peu. Pour expliquer ce phénomène, prenons l'exemple du nouveau canton appelé Le Réolais et les Bastides avec Pineulh comme nouveau bureau centralisateur ou chef-lieu de canton.
Ce nouveau canton est composé de 6 anciens cantons. Les anciens cantons (en dégradé de jaune sur l'image) dont le chef-lieu est en bleu, élisaient chacun leur conseiller général.Tout cela n'est plus regroupé que dans un seul canton. Ainsi alors que nous avions 3 couleurs politiques représentées et 6 élus (un par ex-canton), nous nous retrouverons après ces élections avec un binôme (un homme et une femme) de la même couleur politique. De 6 élus sur 63, il n'y aura plus que 2 élus sur 66 pour défendre ce coin du département. Mais qu'à cela ne tienne, le gouvernement nous explique que la réforme sert à améliorer l'égalité des territoires et à renforcer le rural, alors croyons-le !
Du mode électoral
Dans cette réforme nous passons également de un élu par canton, à deux élus. Évidemment doubler le nombre d'élu par canton n’entraîne pas une plus grande mixité politique, ces deux élus sont en fait un binôme homme-femme. Parce que le parti socialiste veut bien la parité mais en couple alors. Ce n'est pas une double élection, une pour le meilleur candidat homme et une pour la meilleure candidate femme. C'est une élection unique pour un binôme ! Ne cherchez pas, c'est la définition classique d'une entourloupe pour feindre une meilleure représentativité de la société chez les élus. Mais par canton on aura droit à deux élus du même parti. Ce qui pour le nouveau canton Le Réolais et les Bastides divise en définitive par six les chances de mixités politiques.
De la convenance des gros partis
De l'importance des métropoles
Cette réforme territoriale, qui prône l'égalité entre le rural et la ville alors qu'elle fait perdre un nombre conséquent de représentants de la ruralité, accroît le nombre d'élus citadins et métropolitains. La métropole se trouve en effet avoir 17 cantons donc 34 élus. Elle qui, à territoire égal auparavant, possédait 23 élus soit un gain de 11 élus.
Ainsi cette réforme territorial qui doit aider les plus oubliés, selon les termes du gouvernement, se trouve faire l'exacte opposé dans les faits avec une asymétrie encore plus importante entre monde métropolitain et monde rural ainsi qu'entre monde réel et pseudo-élite, ou comment le parti socialiste, qui a peur de se faire débarquer, réforme le pays de manière à protéger ses places. Ceci n'étant pourtant que le deuxième mot d'ordre de ces réformes. Le premier étant de vider de leur substance les entités territoriales dont l'union européenne veut se passer, pour qu'au moment propice, les Français n'aient pas à regretter de les perdre.
Gian-Luigi Armentano
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